"Nous manquons d'eau dans les Emirats ? Mais c'est faux. Regardez, la mer en est pleine !" L'ingénieur arabe est content de sa plaisanterie, mais celle-ci comporte une part de vérité, car derrière lui se dresse la plus grande usine au monde de dessalement d'eau de mer. Un monstre d'acier et de tuyaux qui s'étend sur plusieurs centaines d'hectares. Chaque jour, l'usine engloutit 3,2 millions de mètres cubes d'eau salée pour faire jaillir 450 000 mètres cubes d'eau douce ! De quoi assouvir la soif de trois parisiens sur quatre. L'usine possède deux unités de dessalement. La plus ancienne est couplée à une centrale électrique dont elle récupère la chaleur pour distiller l'eau de mer. Cette dernière est chauffée sous forte pression dans des tuyaux. Puis elle est libérée brutalement dans d'énormes chambres où elle explose sous forme de vapeur qu'il suffit de condenser. La deuxième installation, opérationnelle depuis juin 2004, fait appel à une technique bien plus élaborée : la filtration sur membrane par osmose inverse. De bien grands mots pour signifier que l'eau est fortement pressée contre une membrane en polyamide dont les micropores ne laissent passer que les molécules d'eau. Et rien d'autre, pas même microbes et virus. Cette unité est la plus grosse de son type au monde, avec 170 000 mètres cubes par jour. L'intérieur ressemble à une cathédrale d'acier abritant 20 000 tuyaux d'orgue allongés sur des racks. Après un an de fonctionnement, l'usine de Fujairah donne entière satisfaction à son exploitant, au point qu'il envisage de doubler la mise : 900 000 mètres cubes par jour ! Soit 450 piscines olympiques. L'osmose inverse est bien moins gourmande en énergie que la distillation. elle a permis de diminuer considérablement les coûts de production et rend désormais le dessalement accessible à de nombreux pays du sud étranglés simultanément par une démographie galopante et par un épuisement de leurs ressources naturelles. Les usines poussent comme des champignons : Mexico (130 000 m3/jour), Carboneras en Espagne (120 000 m3/jour), Baya de Palma (68 000 m3/jour), Curaçao (18 000 m3/jour), Amman (130 000 m3/jour), Minera Escondida au Chili (45 000 m3/jour)... sans compter les dizaines de milliers de petites installations pour une île, un hôtel ou encore une usine nécessitant de l'eau ultrapropre. Sur les 71 villes de plus d'un million d'habitants manquant d'eau dans le monde, 42 sont proches d'un océan. Autant de futures adeptes du dessalement. Le contrat signé à Dubaï avec Palm Water vise à construire un réseau de 40 km et une usine de réutilisation d'eau usée qui sera destinée à l'irrigation des espaces verts et plusieurs golfs d'une ville nouvelle au sud-ouest du centre de Dubaï. Dans ce type de projet, jusqu'à présent, l'irrigation était le plus souvent effectuée avec de l'eau potable. Ce contrat de 800 millions de dollars au total comprend la construction et l'exploitation sur 10 ans d'une usine de 220 000 m3/jour (soit 900 000 habitants à terme) utilisant une technique membranaire innovante. Suez Environnement aura 54% du projet et le groupe de BTP belge Besix les 46% restant. Besix construit notamment la Burj Dubaï tower, la tour la plus haute du monde, il est un filiale du groupe égyptien Orsacom construction... celui là même qui vient d'entrer au capital de Lafarge. Source: agence incentive Dubai
mardi 27 octobre 2015
Nouvelle marée humaine en Europe
"L'Europe est confrontée à une crise des réfugiés par voie maritime qui atteint des proportions historiques" indiqué le rapport du Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
Ils seraient 137 000 à avoir traversé la Méditerranée pour rejoindre l'Europe clandestinement au premier semestre 2015. Un chiffre en hausse de 83% selon le rapport publié ce mercredi par Antonio Guterres, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR). "L'Europe est confrontée à une crise des réfugiés par voie maritime qui atteint des proportions historiques" indique le rapport, précisant que ces migrants "qui arrivent par voie maritime en Europe sont des réfugiés, qui cherchent une protection contre la guerre et les persécutions".
Le HCR estime également qu'il ne s'agit que d'un premier bilan et que les chiffres pourraient considérablement augmenter au cours des mois à venir. Il indique à titre d'exemple que le nombre de migrants voguant en Méditerranée vers l'Europe était de 75 000 au premier semestre 2014, puis de 219 000 en fin d'année. Un tiers des migrants débarqués en Grèce et en Italie ces 6 derniers mois seraient syriens, tandis que 12% seraient afghans.
Mais les conditions de fuite sont déplorables et ils sont nombreux à avoir péri en mer. En effet, 1 867 personnes auraient trouvé la mort lors de leur périple, dont 1 308 seulement en avril 2015. "Avec la bonne politique, soutenue par une réponse opérationnelle effective, il est possible de sauver plus de vies en mer" indique le HCR, précisant qu'il faut rester "vigilant".Celui-ci explique également que l'Italie a enregistré 67 500 arrivées au premier semestre 2015, contre 68 000 pour la Grèce. Des chiffres en hausse puisque les côtes grecques n'avaient accueilli que 43 500 migrants à la même période en 2014.
Annulation du référendum Grec ?
Le référendum que veut organiser dimanche le gouvernement grec ne correspond pas aux standards fixés par le Conseil de l’Europe, en raison notamment du délai trop court entre l’annonce et sa tenue, a déclaré mercredi le porte-parole de l’organisation paneuropéenne.
« Il est évident que le délai est trop court vis-à-vis de nos standards », a dit Daniel Höltgen, le porte-parole du secrétaire général du Conseil de l’Europe Thorbjoern Jagland, interrogé par l’AFP.
Les standards évoqués correspondent aux recommandations de la Commission de Venise, organe d’expertise juridique du Conseil de l’Europe, qui sont très suivies en matière constitutionnelle.
« Il y a au moins trois critères où le Conseil de l’Europe a des doutes sur la validité du référendum proposé », a détaillé M. Höltgen.
« Les votants devraient avoir les questions d’un référendum au moins deux semaines avant sa tenue, or ce n’est visiblement pas le cas », a-t-il souligné.
« Du fait de ce délai trop court, il n’y a pas de possibilité d’avoir une observation internationale », a-t-il ajouté, alors que la Commission de Venise recommande d’autoriser la présence d’observateurs étrangers.
« Les questions d’un référendum doivent être très claires et compréhensibles », a-t-il aussi noté, estimant que ce n’était pas le cas à ce stade.
Ce référendum, crucial pour le sort du pays dans la zone euro et l’Union européenne, doit porter sur l’approbation ou non des mesures d’austérité que les créanciers ont soumises au gouvernement d’Alexis Tsipras, pour que le pays puisse continuer de bénéficier de prêts internationaux.
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