Mardi dernier, j'ai réalisé un vieux rêve : j'ai effectué un saut en parachute. Tout a commencé dans un minuscule aérodrome à Nîmes, où j'ai fait la connaissance de mon instructeur : Nicolas. Il m'a immédiatement mis à l'aise en me tutoyant. J'ai tout de suite eu l'impression l'atmosphère conviviale que j'avais ressenti en pratiquant de la spéléologie en compagnie de professionnels quelques mois plus tôt (une autre aventure fabuleuse que je devrai un jour vous raconter). Nicolas m'a expliqué les instructions à respecter durant la chute. Rien de bien sorcier, à première vue, puisqu'il fallait juste être détendu au moment où je me retrouverais dans le vide à la sortie de l'appareil et prendre la position dite de la banane. Nous avons passé nos harnais et rejoint le Cessna sur le bord de la piste. Le seul siège étant celui du pilote, on s'est assis sur un simple matelas à l'arrière. Quelques minutes plus tard, l'appareil a pris son envol. Si vous n'avez jamais volé sur un petit appareil, il vaut mieux le savoir : un tel vol est une épreuve en soi. Etant donné sa légèreté, l'appareil ballottait à la moindre rafale de vent. Il vaut mieux ne pas être nauséeux ! Il était cependant possible de prendre un bon bol d'air frais puisqu'il n'y avait pas de porte latérale, et qu'un trou béant donnait directement sur le vide ! La pression est montée à mesure que nous prenions de l'altitude. A partir de 1000 mètres, j'avais des papillons dans l'estomac. A 3000, ma sueur était devenue piquante. Après une demi-heure de vol, on a enfin atteint 4000 mètres d'altitude et je peux vous assurer que j'étais content de quitter ce maudit appareil. Nicolas a uni mon harnais au sien et j'ai eu un instant de peur à l'idée que ces quatre points de sécurité devaient me maintenir en vie. Mais jusque-là, ça allait encore. C'est lorsque je me suis retrouvé face à l'ouverture béante que j'ai vraiment pris conscience de ce que j'étais en train de faire. Mon envie de réaliser ce saut m'a soudain semblé démente. Pourtant, j'ai positionné mes pieds sous la carlingue, comme Nicolas me l'avait demandé, et attendu que celui-ci se lance. Ma fierté est souvent mal placée, mais dans ce cas-ci, elle m'aura permis d'aller jusqu'au bout de l'expérience. Il m'était impossible de reculer car j'aurais eu l'air de quoi, si j'avais demandé qu'on annule le saut ? J'ai donc attendu patiemment que Nicolas se jette dans le vide, avec moi accroché à lui. Les premières secondes, ça a été la panique. On a tourbillonné dans un sens et dans l'autre, mais, pour finir, on s'est rapidement stabilisés : on était partis pour 60 précieuses secondes de pure adrénaline. Nous tombions à plus de 200 km/h. Incroyable, je volais ! Le parachute s'est ouvert brutalement, et j'ai eu l'impression d'être tiré vers le haut. Décidément, ça passe vite, une minute ! J'ai pris les commandes du parachute et me suis amusé à virer à gauche et à droite jusqu'à ce que l'approche du sol me force à rendre les commandes à Nicolas. Pour finir, nous avons atterri tout en douceur sur le tarmac d'où nous étions partis. La boucle était bouclée ! Si cette expérience vous intéresse, je vous laisse le lien pour réserver votre saut en parachute.
lundi 27 avril 2015
Le carnage de Garissa
Ayant promis de se venger de l'attentat qui a fait 148 morts dans une université de Garissa la semaine dernière, le gouvernement kényan a mis ses menaces à exécution, hier, en bombardant des bases des shebab, en Somalie voisine (voir autre texte). Alors que les bombes tombent, des détails émergent sur l'identité des terroristes et l'horreur qu'ils ont fait endurer à leurs victimes. Qui a bien pu massacrer ainsi des étudiants sans histoire? L'ami d'un des quatre assaillants s'est confié à La Presse.
Quel monstre peut bien se munir d'une kalachnikov pour tuer par dizaines des étudiants universitaires, obligeant certains d'entre eux à ramper dans le sang de leurs pairs avant de les exécuter?
Surfant sur le web pour en savoir plus sur l'attentat qui a éventré l'université de Garissa, dans son Kenya d'origine, Alibashir Yussuf Adow est tombé sur une photo qui lui a glacé le sang.
Sur cette photo, un jeune homme mince, portant une chemise rayée, gît sur le sol. Selon la description jointe par la police, il est clair que le mort n'est pas une des victimes, mais bien un des quatre assaillants qui ont semé la mort sur le campus pendant près de 15 heures avant d'être abattus par les forces de l'ordre.
«Et ce jeune, Abdirahim Abdullahi, je le connais depuis qu'il est enfant», dit Alibashir Yussuf Adow, joint par téléphone hier par La Presse. «Je lui ai enseigné l'anglais à l'école secondaire et nous sommes restés proches au cours des ans, ajoute le Kenyan de 30 ans qui enseigne aujourd'hui en Arabie saoudite.
«Il y a un an, il a disparu, continue-t-il. Je ne sais pas qui il a rencontré pendant cette année et ce qu'ils lui ont dit, mais c'est difficile pour moi de concevoir qu'il a pu commettre ces actes.» La plupart des 148 victimes des terroristes étaient de jeunes chrétiens.
«Le leadership du pays a raison de dire que ce n'est pas une affaire de religion. Nous sommes tous concernés. Nous ne devons pas être divisés par les terroristes. Nous devons rester unis.»
Fils d'un fonctionnaire municipal de la ville de Mandera, le chef Abdullahi Daqare, Abdirahim Abdullahi était un élève modèle dans son lycée privé de Nairobi. À la fin de ses études secondaires, il s'est qualifié parmi les 100 meilleurs élèves du Kenya et a entamé des études universitaires de droit à Nairobi, raconte son ancien enseignant, qui, comme le terroriste, appartient à la minorité somalienne du Kenya. «Son surnom, c'était Chivu. Il faisait partie de l'équipe de débat oratoire. Il n'avait jamais peur de ses opinions», témoigne l'enseignant.
Pendant ses études universitaires, le jeune Abdullahi et le frère de M. Adow ont mis sur pied un commerce de gaz liquéfié. «Ça n'a pas fonctionné. Ils ont perdu de l'argent et ça s'est mal terminé entre eux. À partir de ce moment, Abdirahim s'est éloigné de ses amis. Il est devenu solitaire», relate-t-il.
Coureur de jupons, adepte du «khat», une plante stimulante aux effets euphorisants, Abdirahim Abdullahi n'avait rien de l'islamiste convaincu. «Il n'a jamais fréquenté une école coranique de sa vie», affirme Alibashir Yussuf Adow.
Il y a deux ans cependant, ce dernier a réalisé que l'étudiant en droit s'intéressait de plus en plus à la loi islamique, affirmant que la charia serait un excellent modèle pour le Kenya. «Je lui disais qu'en tant qu'avocat, il pourrait défendre des musulmans, mais que plutôt que de rêver d'un monde islamique idéal, il devait apprendre à vivre avec les lois en place au Kenya.»
Selon Alibashir Yussuf Adow, les parents du jeune homme auraient dû alors commencer à s'inquiéter du discours de leur fils. «Il y avait une détresse. Connaissant ce jeune homme brillant, humble, ils n'ont pas cru qu'il pourrait un jour commettre un crime affreux.»
Le père d'Abdirahim Abdullahi a néanmoins signalé la disparition de son fils l'an dernier. «Les policiers ont pris ça à la légère. Ils ont été négligents. Sa photo n'a jamais été publiée dans les journaux. Ça aurait peut-être permis de freiner tout ça», soupire l'ancien ami au coeur brisé.
Au lieu de ça, le jeune étudiant s'est joint aux shebab, un groupe de djihadistes affilié à Al-Qaïda, qui fait régner la terreur autant en Somalie qu'au Kenya.
Pour protester contre l'action militaire kényane en Somalie, le groupe a perpétré nombre d'attentats terroristes dans le pays voisin au cours des dernières années.
Bientôt des HLM dans les campagnes
Manuel Valls a récemment déclaré la guerre aux ghettos ceux-ci nuisant au principe d’assimilation. Il s’agirait de « raviver leur lien avec la République ».
Suivant cette logique exotique, la France profonde, coupée de la majeure partie des services sociaux les plus basiques, devait avoir définitivement perdu ce qu'elle avait ancestralment de liens avec cette République et se sensibiliser jusqu'à la moelle des os. Mais le 93, Mantes-la-Jolie, Dervallières, etc. nous démontrent bien, à travers la nature des confrontations qui y règnent et les slogans exhibés par certaines catégories de leurs populations respectives, que le rejet de l'assimilation ne découle pas de la ghettoïsation — relative, purement géographique et qui n'a rien à voir avec, par exemple, l'apartheid idéologique dont les Juifs d'Allemagne ou de Pologne étaient victimes — mais bien que c'est le rejet d'une France hyper-tolérante, sélectivement laxiste et sujette à l'angélisme qui engendre la ghettoïsation avant tout morale des catégories en question.
Souvenez-vous d'un film assez utopique des années 90, « Le plus beau métier du monde » où Depardieu joue le rôle d'un professeur d'histoire muté dans un quartier chaud suite à son divorce. D'abord rejeté par la plupart de ses élèves — maghrebins à 99% — il parvient finalement, à des exceptions intraitables près, à gagner leur estime. Comment? En faisant constamment et méthodiquement l'éloge de l'Histoire de France, de l'héritage spirituel et idéel qu'elle nous a léguée et des principes immuables de la République. On le voit donner des cours particuliers aux plus motivés, si bien que même les récalcitrants finissent par participer. S'il est vrai que le film en question s'appuie sur des extrêmes typiques du cinéma idéologisé, d'où son utopisme, il est non moins vrai que l'idée dont il est couronné est très juste: sans fierté nationale vous ne serez jamais respectés de vos minorités. S'il existe un semblant de fierté républicaine (politique) visant à dire que nous avons l'une des meilleures démocraties au monde — une thèse sempiternellement entretenue grâce à des leçons données aux pays fonctionnant sur d'autres bases — la notion de fierté nationale (historique, culturelle, identitaire en somme) a quasiment perdu de son sens. Les élites dirigeantes se réfugient dans une démagogie inqualifiable dont l'effrayante absurdité a été brillamment mise en évidence par Vincent Tournier, maître de conférences à l'IEP de Grenoble. Voici un extrait de son raisonnement concernant le racisme anti-blanc, le déni du Français de souche et l'évaluation faite par le CSA de la « diversité » sur le petit écran: « Ce qui cristallise les tensions, c'est qu'il y a un double discours. D'un côté, comme le montre l'exemple des Français de souche [ils n'existeraient pas, NDLR]; mais de l'autre, on voit bien qu'une partie des élites est en réalité obnubilée par les questions de race puisqu'on ne cesse de dénoncer la sous-représentation de certaines minorités [dans les médias et parmi les élites, NDLR]. Or, on ne peut dénoncer une sous-représentation que si l'on est en mesure d'identifier une majorité et une minorité, ce qui implique qu'il existe une population de souche ».
Si je mentionne ici cette analogie pour illustrer les mesures adoptées par le gouvernement socialiste, c'est bien parce qu'elles ont un point commun: toutes deux consistent à débattre sur le sexe des anges. Le premier débat est théorique. Le deuxième consiste à repeindre en filles des anges dessinés en garçons croyant de facto qu'ils se transformeront immédiatement en filles dans leur réalité transcendante. Pareil pour la construction des banlieues dans les zones rurales réputées désertées ou semi-désertées dans le but de lutter contre l'apartheid, source de tous les maux. Si quelque chose va clairement changer — car la France profonde est moins dépeuplée qu'il n'y paraît — c'est la réaction des ruraux qui n'ont pas la tolérance de M. Valls ou d'autres socialistes comme M. Jospin ou Mme Royal très humanistes en leur temps. Normal! Il est facile de faire dans la tolérance quand on habite pour les uns dans le 6ème pour d'autres à Boulogne Billancourt. Par contre, il est légèrement plus difficile de correspondre aux idéaux prônés par l'équipe au pouvoir quand on est pauvre ou quand on habite un HLM. Comme si les tensions inter-communautaires au coeur des banlieues ne suffisaient pas, il s'agit maintenant d'obtenir des tensions tout à fait prévisibles dans les campagnes.
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