samedi 5 novembre 2016

Intégrer la géothermie à l'Islandaise

Selon des estimations, ces aménagements des parcs hydroélectriques et géothermiques islandais permettront d’augmenter la production d’électricité de 70 % entre 2005 et 2007/2008 (8,7 TWh en 2005 – 14,6 TWh en 2008). Utilisant cette nouvelle manne d’électricité, le secteur industriel de l’aluminium pourrait donc lui aussi augmenter sa production, de 275.000 tonnes en 2005 à 726.000 en 2008, selon les estimations. A terme, le pourcentage de la production d’électricité utilisé par l’industrie de production à haute intensité énergétique pourrait passer de 62 % en 2005 puis à 80 % en 2009. Les ressources énergétiques de l’Islande sont immenses mais non infinies. C’est pourquoi, les pouvoirs publics veillent à ce que la production et l’utilisation des énergies soient le plus rationnelles possibles. Afin d’optimiser l’utilisation des réserves énergétiques, les scientifiques en mesurent précisément les potentialités d’exploitation. Trois critères sont retenus : la faisabilité technique de l’exploitation, les coût financier et environnemental. En les combinant, les experts ont pu évaluer le potentiel maximal de production d’électricité d’origine hydroélectrique à 30 TWh par an, et à 20 TWh par an d’origine géothermale. Le potentiel total de production annuelle d’électricité serait donc de 50 TWh. Des programmes de recherches ont été lancés afin d’optimiser la capacité de production électrique tout en protégeant l’environnement. Dans cet objectif, le gouvernement a lancé en 1999 un « Programme Cadre pour l’Utilisation des Ressources Energétiques Hydroélectrique et Géothermique » (Framework Programme for Utilization of Hydro and Geothermal Energy Resources). En 2003, à l’issue de la première phase du programme, 19 projets de construction de centrales hydroélectriques et 24 projets de construction de centrales géothermiques ont été proposés. Une seconde phase d’étude est en cours depuis 2004 dont les résultats sont attendus pour 2009. IDDP (Iceland Deep Drilling Project) est un consortium énergétique islandais établi en 2000 dont l’ objectif est d’optimiser la production d’énergie d’origine géothermale en développant la technologie des forages en grande profondeur. Ce principe consiste à utiliser les fluides supercritiques pour produire de l’énergie électrique dans un contexte géothermal à haute température. A terme, une augmentation d’un facteur dix de la production électrique de chaque puits est attendue. En Islande, cela nécessite le forage de plusieurs puits de plus de 4 kilomètres de profondeur pour atteindre des températures supérieures à 450 °C (235 °C dans les puits habituels). Avec ce projet, l’Islande souhaite s’engager sur le chemin de l’indépendance énergétique. A l’aube du XXIème siècle, l’Islande se pose en véritable modèle dans le domaine des énergies renouvelables. A lire sur Séminaire Islande.

vendredi 2 septembre 2016

Le pari perdu de Cameron

Le Premier ministre britannique David Cameron était heureux d'annoncer, vendredi soir, un accord qui devrait permettre au Royaume-Uni de rester au sein de l'Union européenne. Mais a-t-il réellement obtenu ce qu'il demandait ? Les 28 dirigeants de l'UE se sont accordés, vendredi 19 février, sur un compromis "renouvelant le pacte" du Royaume-Uni avec l'Europe. Un accord que le Premier ministre, David Cameron, juge suffisant pour recommander le maintien de son pays dans l'Union européenne lors d'un prochain référendum. Voici les principaux points résumant les revendications de David Cameron, telles que présentées dans une lettre datant de novembre 2015 au président du Conseil européen Donald Tusk, et ce qu'il a obtenu dans une série de compromis souvent tournés dans un langage diplomatique ambigu. Sous l'immense pression de ses concitoyens et du parti conservateur contre la hausse de l'immigration, David Cameron voulait un moratoire de quatre ans pour les ressortissants de l'UE au Royaume-Uni candidats aux aides et logements sociaux. Il souhaitait également empêcher ces migrants de bénéficier des allocations familiales en faveur de leurs enfants restés à l'étranger. Face à l'opposition des pays d'Europe de l'est, le Premier ministre britannique a obtenu une clause de sauvegarde de sept ans sur certaines aides sociales pour les nouveaux migrants, qui permet de limiter les versements selon une échelle graduelle. Un système sera également mis en place pour indexer les allocations familiales au niveau de vie du pays où vivent les enfants. Cela s'applique aux nouveaux demandeurs, mais peut être étendu aux bénéficiaires actuels à partir de 2020. Pour répondre à ceux qui s'inquiètent du joug de Bruxelles sur les institutions britanniques, David Cameron réclamait de pouvoir échapper à l'engagement vers une "Union toujours plus étroite", l'un des piliers de la construction européenne, de façon "légalement contraignante et irréversible". Concrètement, il appelait à un système de "carton rouge" qui permettrait à un groupement de parlements nationaux d'opposer un veto à toute législation européenne. Le Premier ministre britannique s'est assuré d'une exemption pour le Royaume-Uni sur "l'Union toujours plus étroite", qui doit être inscrite dans les traités si l'opportunité de leur remaniement se présentait. Le "carton rouge" est présent sous condition d'une alliance de 55 % des votes alloués aux parlements nationaux, ce qui le rend compliqué en pratique. Sur le principe de subsidiarité, David Cameron a indiqué qu'il prévoyait de prendre de nouvelles mesures pour protéger la souveraineté britannique. Le Premier ministre britannique ne voulait pas voir le statut du Royaume-Uni handicapé par le fait que le pays n'utilise pas l'euro. C'est un domaine particulièrement sensible pour le pays, dont la capitale est l'un des principaux centres financiers du monde. Il demandait une série de "principes légalement contraignants", comme la reconnaissance que l'UE possède plusieurs monnaies, que les pays non membres de la zone euro ne doivent pas être victimes de discrimination et que les contribuables britanniques ne doivent pas payer pour les crises de la zone euro. David Cameron affirme avoir obtenu des protections pour la City contre toute discrimination des pays utilisant la monnaie unique, estimant que l'UE reconnaissait "pour la première fois" qu'elle avait plusieurs monnaies. Mais le vocabulaire du texte reste vague : les institutions de l'Union "faciliteront la coexistence entre plusieurs perspectives". Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a insisté sur le fait que l'accord ne donnait aucun veto à Londres en matière de décision. Moins de charges administratives, libre-circulation du capital, des biens et des services : telles étaient les demandes de David Cameron dans ce domaine. Cette partie n'a jamais été vraiment problématique, la compétitivité étant une priorité de la Commission Juncker. Le bloc s'est accordé pour "améliorer la compétitivité" et prendre "des mesures concrètes" pour avancer.

mercredi 22 juin 2016

Les dauphins et moi

La semaine dernière, j'ai vécu une expérience extraordinaire que j’avais déjà vécu il a y quelques semaines : j'ai nagé avec des dauphins sauvages, et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette rencontre aquatique m'a profondément marqué. Avant de tenter l'aventure, cependant, j'étais tombé sur de nombreux témoignages de gens déçus par ce type de rencontre aquatique. Mais j'ai fini par me lancer. Et ce n'est qu'une fois dans l'eau que j'ai compris pourquoi certains étaient déçus. En effet, dans notre groupe, certains n'ont pas été approchés une seule fois par les dauphins. Et ce n'était pas un effet du hasard : c'est qu'il existe certaines règles à suivre pour faire en sorte que les dauphins s'approchent et s'intéressent à vous ! En premier lieu, quand on est sous l'eau, il convient de... chanter ! Souvenez-vous toujours qu'en venant dans leur élément, c'est vous, la chose étrange. Vous vous devez donc de leur plaire si vous voulez qu'ils approchent. Et le mieux, dans ce cas-là, c'est de chanter pour eux. En établissant une sorte de dialogue avec eux (parce qu'ils répondent à votre chant !), vous avez une chance de réveiller leur curiosité, et donc de rendre votre rencontre bien plus intéressante. Dans l'eau, aussi, il faut laisser les bras le long du corps. J'ai vu trop de participants tendre bêtement les bras dès qu'un dauphin s'approchait. Mais ça veut dire qu'on ne les touche pas ? Eh bien oui ! Quand vous allez dans une réserve animale, est-ce qu'il vous vient à l'idée de descendre du véhicule pour aller caresser un lion, par exemple ? Eh bien, c'est exactement la même chose. Le dauphin est un animal sauvage, et en aucun cas un chat domestique qui réclame des câlins. Et plus vous essayerez de le toucher, plus il vous fuira ! En tout cas, si vous avec un jour la chance de nager avec des dauphins, veillez à ne jamais le faire en bassin. Libre, le dauphin chasse lui-même sa nourriture. En captivité, en revanche, on ne le nourrit qu'avec du poisson mort, et il est volontairement sous-nourri pour que son dressage soit plus efficace. Difficile de vouloir ça si on aime vraiment les dauphins ! J'ai fait cette expérience dans les eaux de la Méditerranée. Du coup, je vous mets en lien le site du prestataire, si vous allez en vacances dans le coin ! C'est réellement une expérience unique ! Plus d’infos sur ce site d’information sur les dauphins en Méditerranée.


vendredi 27 mai 2016

Egoïsme

On peut se demander si des actions qui semblent désintéressées ne sont pas toujours des modifications de l'égoïsme. Le même objet peut être envisagé sous deux aspects contraires: comme dit Jean-Paul, la mer est sublime ou ridicule selon ce que le spectateur lui oppose dans son esprit. Vous pouvez croire que le désintéressement est la forme la plus raffinée de l'égoïsme, ou au contraire que l'égoïsme renferme en lui un germe de désintéressement qui s'ignore. De là résulte pour le philosophe cette alternative: ou placer au fond de l'égoïsme le désintéressement,—ou placer au fond du désintéressement l'égoïsme. Nous voilà amenés devant la grande question métaphysique, qui porte non seulement sur des faits, mais encore sur l'essence même de notre volonté. Et on ne pourra la résoudre entièrement par la seule analyse psychologique. Une telle analyse ne saurait établir la certitude du désintéressement; car, êtres imparfaits que nous sommes, nous pouvons et devons toujours nous défier de nous-mêmes et nous dire:—Suis-je bien sûr d'aimer? suis-je bien sûr d'être aussi complètement désintéressé que je voudrais l'être?—Nous demeurerons donc toujours en face de ce doute final:—Peut-être mon désintéressement est-il encore un intérêt inconscient. Doute salutaire d'ailleurs, car il oblige la volonté à agir sans cesse, à aller toujours plus loin et plus haut. Se trouvant toujours inférieure à l'idée qu'elle porte en soi, elle fait effort pour l'égaler et tend ainsi à se développer d'une manière indéfinie. En même temps que le problème est métaphysique, il est moral; on peut même dire qu'il est, par excellence, le problème moral. Aussi est-ce au point de vue de la moralité que nous devons enfin nous placer pour chercher si l'amour idéal est réalisable. Dans l'ordre moral, aimer n'est plus seulement une joie et un bonheur, c'est une nécessité sans laquelle il n'y aurait ni vraie justice, ni vraie fraternité. La question, ici, prend donc un caractère plus impérieux et appelle une solution plus pratique.

Belle Islande


jeudi 11 février 2016

Flipper est flippant

La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de réaliser un vieux rêve : nager avec des dauphins en Méditerranée. Une expérience extraordinaire, et que je ne regrette absolument pas. Mais plutôt que de faire un énième retour d'expérience sur le sujet, j'aimerais parler ici de ce que j'ai appris sur les dauphins ce jour-là. Le dauphin est sans doute l'animal préféré des jeunes filles en fleur (avec le cheval, bien sûr). Et c'est vrai que c'est difficile de ne pas les aimer. Comment ne pas aimer ce gros poisson qui sourit tout le temps, qui est particulièrement sociable, et qui est si joueur ? C'est une image même de vie et de joie ! Mais en fait, comme je l'ai appris, la réalité est plus complexe. Ils ont l'air tout mignons, quand leur jolie tête dépasse de l'eau. Mais quand on se retrouve dans l'eau avec eux, on découvre en fait leur véritable puissance : ils sont plus grands, plus gros, et plus puissants que nous. Beaucoup plus. Du coup, leur côté mignon est beaucoup moins prononcé, lorsqu'on se retrouve dans l'eau avec eux ! Surtout qu'en fait, le dauphin n'est pas du tout le gentil Flipper : il peut devenir extrêmement agressif. L'organisatrice m'a d'ailleurs dit qu'elle n'allait jamais nager avec eux lorsqu'ils étaient en chaleur : c'est trop dangereux ! Elle m'a également appris que les dauphins font partie des rares animaux à pratiquer... le viol collectif ! Et ça, ça change un peu le regard qu'on a d'eux, non ? Des groupes de dauphins mâles forment en effet régulièrement des alliances pour chasser en meute, séquestrer une femelle pendant des semaines et passer les uns derrière les autres ! Si j'avais su cela étant enfant, je n'aurais sans doute pas regardé Flipper de la même manière ! Pourtant, même en ayant appris cela, je continue à être tout attendri chaque fois que je pense à ce moment extraordinaire où je me suis retrouvé dans l'eau à Cannes à nager avec des dauphins. Ce sont peut-être des psychopathes, mais qu'est-ce qu'ils sont mignons ! Suivez le lien si vous souhaitez en savoir plus.

Djihadistes parmi les migrants ?

Dans un communiqué, les services allemands de renseignement intérieur ont indiqué être « préoccupés » par un éventuel recrutement de clandestins par les filières djihadistes. La présence de djihadistes parmi les milliers de clandestins qui affluent en Europe, fantasme ou réalité ? Un nombre croissant de personnes envisage cette dernière possibilité. L’Allemagne va ainsi peut-être bientôt regretter de s’être montrée si accueillante envers les clandestins ces dernières semaines. Les services allemands de renseignement intérieur ont ainsi déclaré ce mardi être « préoccupés » par le recrutement de terroristes islamistes parmi les clandestins. Les réfugiés, des proies pour le prosélytisme islamiste L’Office fédéral de protection de la Constitution, le Bundesamt für Verfassungsschutz (l’équivalent de la DGSI) a expliqué dans un communiqué que « Le fait que des islamistes, sous couvert d'aide humanitaire tentent de détourner à leurs fins la situation des réfugiés en faisant du prosélytisme et en tentant de recruter, nous préoccupe grandement ». Une menace qui peut surtout toucher les mineurs estime l’Office, qui indique faire « particulièrement attention aux jeunes réfugiés non accompagnés qui pourraient être des proies faciles pour les islamistes ». Le nombre de salafistes en forte hausse ces trois derniers mois en Allemagne Si l’Office ne possède pas encore d’information crédible portant sur une telle infiltration de terroristes parmi les réfugiés, il relève que le nombre de salafistes a considérablement augmenté dans le pays ces trois derniers mois, passant de 7 500 à 7 900. 740 ont également quitté l’Allemagne pour combattre aux côtés de groupes djihadistes en Irak ou en Syrie. Et, selon les services de renseignement, « Un tiers environ d'entre eux est revenu (dans le pays). Nous avons des données sur plus de 70 personnes qui ont une expérience de combat ».

Science: observer et expérimenter

Ceux qui ont condamné l'emploi des hypothèses et des idées préconçues dans la méthode expérimentale ont eu tort de confondre l'invention de l'expérience avec la constatation de ses résultats. Il est vrai de dire qu'il faut constater les résultats de l'expérience avec un esprit dépouillé d'hypothèses et d'idées préconçues. Mais il faudrait bien se garder de proscrire l'usage des hypothèses et des idées quand il s'agit d'instituer l'expérience ou d'imaginer des moyens d'observation. On doit, au contraire, comme nous le verrons bientôt, donner libre carrière à son imagination; c'est l'idée qui est le principe de tout raisonnement et de toute invention, c'est à elle que revient toute espèce d'initiative. On ne saurait l'étouffer ni la chasser sous prétexte qu'elle peut nuire, il ne faut que la régler et lui donner un criterium, ce qui est bien différent. Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale. 1° Il constate un fait; 2° à propos de ce fait, une idée naît dans son esprit; 3° en vue de cette idée, il raisonne, institue une expérience, en imagine et en réalise les conditions matérielles. 4° De cette expérience résultent de nouveaux phénomènes qu'il faut observer, et ainsi de suite. L'esprit du savant se trouve en quelque sorte toujours placé entre deux observations: l'une qui sert de point de départ au raisonnement, et l'autre qui lui sert de conclusion. Pour être plus clair, je me suis efforcé de séparer les diverses opérations du raisonnement expérimental. Mais quand tout cela se passe à la fois dans la tête d'un savant qui se livre à l'investigation dans une science aussi confuse que l'est encore la médecine, alors il y a un enchevêtrement tel, entre ce qui résulte de l'observation et ce qui appartient à l'expérience, qu'il serait impossible et d'ailleurs inutile de vouloir analyser dans leur mélange inextricable chacun de ces termes. Il suffira de retenir en principe que l'idée à priori ou mieux l'hypothèse est le stimulus de l'expérience, et qu'on doit s'y laisser aller librement, pourvu qu'on observe les résultats de l'expérience d'une manière rigoureuse et complète. Si l'hypothèse ne se vérifie pas et disparaît, les faits qu'elle aura servi à trouver resteront néanmoins acquis comme des matériaux inébranlables de la science. L'observateur et l'expérimentateur répondraient donc à des phases différentes de la recherche expérimentale. L'observateur ne raisonne plus, il constate; l'expérimentateur, au contraire, raisonne et se fonde sur les faits acquis pour en imaginer et en provoquer rationnellement d'autres. Mais, si l'on peut, dans la théorie et d'une manière abstraite, distinguer l'observateur de l'expérimentateur, il semble impossible dans la pratique de les séparer, puisque nous voyons que nécessairement le même investigateur est alternativement observateur et expérimentateur. C'est en effet ainsi que cela a lieu constamment quand un même savant découvre et développe à lui seul toute une question scientifique. Mais il arrive le plus souvent que, dans l'évolution de la science, les diverses parties du raisonnement expérimental sont le partage de plusieurs hommes. Ainsi il en est qui, soit en médecine, soit en histoire naturelle, n'ont fait que recueillir et rassembler des observations; d'autres ont pu émettre des hypothèses plus ou moins ingénieuses et plus ou moins probables fondées sur ces observations; puis d'autres sont venus réaliser expérimentalement les conditions propres à faire naître l'expérience qui devait contrôler ces hypothèses; enfin il en est d'autres qui se sont appliqués plus particulièrement à généraliser et à systématiser les résultats obtenus par les divers observateurs et expérimentateurs. Ce morcellement du domaine expérimental est une chose utile, parce que chacune de ses diverses parties s'en trouve mieux cultivée. On conçoit, en effet, que dans certaines sciences les moyens d'observation et d'expérimentation devenant des instruments tout à fait spéciaux, leur maniement et leur emploi exigent une certaine habitude et réclament une certaine habileté manuelle ou le perfectionnement de certains sens. Mais si j'admets la spécialité pour ce qui est pratique dans la science, je la repousse d'une manière absolue pour tout ce qui est théorique. Je considère en effet que faire sa spécialité des généralités est un principe antiphilosophique et antiscientifique, quoiqu'il ait été proclamé par une école philosophique moderne qui se pique d'être fondée sur les sciences.