mercredi 3 mai 2017

En MiG

Nous étions trois à y aller ce jour-là, et je passais en troisième position. Autant vous dire que l'attente fut interminable ! L'habitacle est étroit sans être inconfortable. En fait, on a le sentiment de faire corps avec l'avion. Comme il s'agit d'un appareil d'instruction, toutes les commandes sont doublées, et j'ai devant moi un tableau de bord et un volumineux manche à balai. L'équipe sangle les harnais du siège éjectable et me rappelle les consignes de sécurité. Tout se succèdent rapidement. Une fois sanglé, j'enfile le casque-micro : il me permettra de rester en communication avec le pilote à l'avant.Puis on referme les verrières et me voilà dans la peau d'un pilote de chasse. Le sentiment est impossible à décrire. L'aviateur requiert l'assentiment pour décoller à la tour de contrôle, et aéroplane arrive au fin de piste. Une poignée de secondes à peine pour jouir de la situation, puis c'est le moment du départ. Gaz à plein régime. La poussée est sans rapport avec ce que j'ai déjà pu éprouver lors de mes précédents vols. Quelques secondes plus tard, on a déjà quitté le sol. Le MiG est étonnamment stable ; rien à voir avec un Cessna ! Souvent, le pilote vérifie que je vais bien. On débute par un vol de découverte, suivi d'un vol à basse altitude. Monumental. Alors démarrent les mouvements aériens, et là, ça ne s'apparente à rien de connu. Dès le premier virage, les G me compriment : une compression sur la poitrine et les épaules. J'ai la sensation de m'enchâsser dans mon siège. Les figures s'enchaînent les unes les autres, ne me consentant pas de repos pour me ressaisir ma respiration et mes repères. La charge est désormais sur toute mon anatomie. QuatreG, cela offre la sensation que mon anatomie pèse quatre fois plus, environ 310 kilos ! Je me crispe au maximum afin de éviter le black-out, j'enttends mon coeur battre comme un fou à l'intérieur. Un pur moment de peur, d'excitation, d'adrénaline et de joie. Tonneaux, virages, loopings, passage sur le dos... tout y passe! Après quelques instants, je perds tout sens de l'orientation. Après quelques minutes, j'ai la bouche sèche comme du papier, et le dos dégoulinant de sueur. Ca s'arrête aussi brutalement que ça a commencé, et je reprends mon souffle. La fatigue est déjà présente, et je suis pris de tremblements. Le pilote me laisse récupérer et prendre des photos. Le pilote me propose de prendre les commandes. Je saisis le manche à balai et tire doucement dessus. L'appareil réagit aussitôt. C'est fabuleux. Le pilote me propose alors de réaliser un tonneau. Et c'est avec un facilité déconcertante que j'en accomplis un, tellement l'avion tourne sur son axe avec aisance. Mais déjà le pilote me demande si je suis d'attaque pour une autre série d'évolutions. La bouche pâteuse, je réponds par l'affirmative. C'est encore plus violent que la première fois. Quand je suis ressorti de le MiG29, j'avais les jambes en coton et le teint un peu pâle. Et pourtant, j'avais du mal à m'éloigner de l'appareil, à clore ce moment unique de mon existence. Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du blog sur le vol en MiG29 qui est très bien fait sur le sujet.