mardi 20 juin 2017

En Magister

Depuis l'âge de cinq ans, je suis passionné par les avions de chasse. Il était donc certain qu'un jour, j'assouvisse ce vieux fantasme : voler à bord d'une de ces merveilles. Ce que j'ai fini par réaliser cette semaine. Ca a eu lieu à Paris Pontoise, où je me suis présenté aux alentours de 10 heures, assez fébrile. Après un court briefing où l'on m'a présenté les consignes de sécurité, j'ai fini par enfiler ma combinaison de vol avant de rallier la voie de circulation où m'attendait le Fouga Magister. Je l'ai reconnu aussitôt, avec son empennage en V et ses couleurs flashy. L'estomac en vrac, je me suis installé à bord et harnaché au siège. Quelques check-lists plus tard, on quittait enfin le plancher des vaches. Je m'attendais à me retrouver collé au siège, mais la poussée de départ est en fait très régulière. J'ai surtout été surpris par la stabilité de l'appareil : il conserve son assiette en dépit des rafales de vent. Après quelques minutes de vol assez tranquilles, le pilote m'a demandé par le casque-micro s'il pouvait attaquer la partie acrobatique. J'ai répondu avec le sourire : je rêvais de cet instant depuis des semaines ! Mais je peux vous dire que lorsque ça a vraiment commencé, j'ai ravalé mon sourire ! Je m'étais attendu à des sensations, mais pas à ce point. Le pilote a d'emblée démarré par un looping. Nous avons pris de l'altitude avec une vitesse ascensionnelle de 600 km/h. En quelques secondes à peine, nous sommes passés de 3000 pieds à 6000 pieds. Tout mon corps semblait essayer de s'insinuer dans le siège. Pendant que nous montions à la verticale, notre vitesse allait décroissant. Quand nous sommes arrivés au sommet du looping, je me suis retrouvé la tête à l'envers, suspendu dans le vide, tout en étant plaqué au siège par la force centrifuge et mon harnais. Notre vitesse n'était plus que de 100 petits km/h. Puis, lorsqu'on a entamé la descente, la vitesse et la sensation d'écrasement sont revenues, hallucinantes. A peine sorti de la boucle, le pilote s'est rapidement assuré que j'étais toujours conscient avant de reprendre. Les acrobaties se sont alors succédées et là, je dois dire que j'ai perdu le fil. Je tentais de retrouver mes points de repère qui ne cessaient de changer de place, vacillant dans tous les axes, mais tout allait trop vite. Les figures s'enchaînaient sans la moindre interruption : looping, virages, tonneaux, ça ne s'arrêtait plus. Le pilote semblait se faire plaisir ! Il me demandait de loin en loin si j'étais toujours présent, et je répondais chaque fois avec un sourire qui allait d'une oreille à l'autre. Parce qu'en dépit de l'intensité des acrobaties, j'étais étonnamment bien. Je m'attendais à être malade mais n'éprouvais aucune gêne, aucun haut-le-coeur. Étonnamment, c'est sur la route du retour que j'ai commencé à me sentir indisposé. Il paraît que ça se passe souvent comme ça. Mais bon, ce petit sac en papier craft que j'ai dû remplir n'a en rien gâché l'expérience. La vidéo seulement, peut-être. Plus d'information est disponible sur le site de l'agence de ce baptême en Fouga Magister. Suivez le lien.