Mardi dernier, j'ai participé à un séminaire en Irlande dédié aux nouvelles technologies. Si le contenu de ce séminaire fut somme toute classique, une réunion m'a intéressé par son approche originale de la question : elle a montré pourquoi les nouvelles technologies sont fréquemment fustigées alors même qu'elles s'avèrent utiles et rencontrent le succès. En effet, elles causent presque systématiquement des chamboulements sociaux et économiques importants. La démonstration de ce problème s'est appuyée sur un objet courant : le smartphone. Un appareil qui a le mériter de conjuguer dans un même boîtier un téléphone, une vidéothèque, un appareil photo et un mini-ordinateur. Il est moins encombrant, fournit de meilleures performances, ne réclame pas autant d'assemblage et requiert moins de matériaux. Son apparition a donc tout naturellement été une catastrophe pour de nombreuses entreprises : producteurs de disques, fabricants de pellicules photos ou de GPS... Tous ont essuyé un sérieux revers avec sa sortie. Toutefois, le smartphone a, rappelons-le, amélioré notre confort de vie en détrônant tous ces appareils. C'est là tout le paradoxe de l'innovation : les innovations engendrent un renforcement du niveau de vie mais mettent aussi les industries face à des écueils ; elles les font dépérir ou attirent même leur mort. Le développement de la richesse globale est visible à moyen terme ; mais sur le moment, ce sont avant tout les effets défavorables qui subjuguent : tous ces salariés qui finissent par perdre leur travail à cause de l'innovation. On pourrait trouver une myriade d'exemples sur le sujet. Les industriels du bois et du métal qui sont lentement remplacés par les matérieux synthétiques. Le laitier qui perd son travail lorsque tout le monde acquiert un réfrigérateur. Les petits magasins sportifs qui s'effondrent suite à la venue de géants comme Décathlon. Ceux qui subissent cette révolution technique condamnent essentiellement ces innovations. Voilà pourquoi le progrès, en dépit de son gain indiscutable, est au départ généralement discerné comme une régression. Il faut néanmoins retenir l'autre aspect : la mise en place de l'innovation ne se fait certes pas sans désastres et lèse des salariés de leur travail ; mais à l'inverse, l'innovation amène de nouveaux emplois. Ce séminaire en Irlande m'a procuré un autre regard sur l'actualité. Suivez le lien pour en savoir plus sur la thématique de ce séminaire en Irlande, et notamment son organisateur.
jeudi 7 mai 2015
Petits amis dans le réseau
Les émissions culinaires de télé-réalité sont rarement intéressantes et reflètent généralement bien plus la réalité du monde télévisuel que celui de la gastronomie. Néanmoins, cette année, l’émission Top Chef sur M6 nous offre un aperçu intéressant et révélateur de l’état d’esprit dans lequel évoluent nos grands chefs. Et ceci grâce à l’apparition d’une pré-émission Objectif Top Chef, au cours de laquelle le chef Philippe Etchebest, par ailleurs désigné meilleur ouvrier de France en 2000, est parti à la recherche d’un apprenti pour qu’il participe ensuite au concours parmi les professionnels.
Quelques mois plus tard, lors de la demi-finale de la compétition, Olivier Streiff, candidat atypique, original, expérimenté et talentueux, a dû rendre son tablier (au terme d’une épreuve qui a provoqué un tollé sur la toile) au profit de Xavier Koenig, le vainqueur du concours, un jeune apprenti doté d’un talent évident mais beaucoup moins expérimenté et technique que son camarade.
Il n’y a évidement aucun besoin de crier au complot comme aiment à s’en moquer les journalistes de L’Express [1] — afin d’éviter un questionnement vraiment légitime — puisque les complots sont par nature des projets cachés au grand public, alors qu’ici, au contraire, c’est sous nos yeux que nos grands chefs dévoilent leurs travers symptomatiques.
Comment explique-t-on donc ce qui apparaît comme une évidence pour nombre d’entre nous ? Qui n’a pas réalisé que Xavier Koenig a été aidé à de nombreuses reprises lors de ces émissions afin de lui permettre de terminer ses plats et de ne pas se faire exclure du concours ? Comment expliquer que Philippe Etchebest, meilleur ouvrier de France et technicien hors pair, n’ait pas réussi lors d’une émission suivant ce « scandale » (dans laquelle il venait justifier l’élimination d’Olivier Streiff) à trouver des arguments basés sur le goût et la technique des plats des concurrents, mais simplement sur le système de points et l’absence de diffusion intégrale des commentaires du jury (qui viserait à conserver le suspens) [2] ? D’ailleurs, ces fameux commentaires, apparemment occultés par une prétendue maladresse de montage, auraient bien pu être partagés a posteriori.
En réalité, il y a vraiment eu une mise en avant évidente du candidat alsacien et l’affection toute particulière et à peine dissimulée de Philippe Etchebest pour cet apprenti n’est pas le seul fait du hasard ni entièrement due au talent, par ailleurs indiscutable, de ce jeune cuisinier certainement plein d’avenir.
La cinquième colonne Estrosi
Dans la bataille électorale qui l'oppose à Marion Maréchal-Le Pen en région PACA, Christian Estrosi chasse sur les terres de sa concurrente, adoptant notamment un discours musclé à l'égard de l'islamisme. En témoignent les propos qu'il a tenus ce dimanche 26 avril sur le plateau de France 3.
Le député-maire UMP de Nice a en effet affirmé que la France devait faire face à des "cinquièmes colonnes" islamistes et qu'une "troisième guerre mondiale" était déclarée à "la civilisation judéo-chrétienne", menacée, tout comme les musulmans de France, par "l'islamo-fascisme" (voir la vidéo en tête d'article).
Un discours pour le moins radical qui n'est pas sans rappeler celui d'Aymeric Chauprade, ex-conseiller diplomatique de Marine Le Pen et marginalisé au FN en raison de propos similaires. Peu après les attentats, l'eurodéputé frontiste avait publié une vidéo évoquant lui aussi une "cinquième colonne" islamique et affirmant que la France était en guerre avec "des musulmans". Une similarité entre les deux discours qu'Aymeric Chauprade a d'ailleurs fait remarquer à Christian Estrosi sur Twitter.
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